Président du Département des Alpes-Maritimes
Président de la Communauté de Communes Alpes d'Azur
09/04/2021
Tribune - Démocratie et santé publique doivent faire bon ménage

Tribune - Démocratie et santé publique doivent faire bon ménage

Je demande au gouvernement de réfléchir au découplage des élections régionales et départementales

Entre le souci légitime de respecter le calendrier électoral, de prendre le pouls démocratique du pays, et la crainte de relancer l’épidémie par excès de précipitation, les cœurs balancent.

Chacun voit bien la difficulté face à laquelle nous nous trouvons.

Notre démocratie est trop chahutée, ces temps-ci, pour traiter par-dessus la jambe la consultation du peuple. Pour autant, nous sommes loin d’être totalement sortis de la pandémie, même si l’accélération de la vaccination pousse à un optimisme raisonnable.

Si la sortie de crise s’opère rapidement, l’idéal sera bien sûr que les élections régionales et départementales se déroulent en même temps, les 13 et 20 juin.

Mais si, d’aventure, les conditions sanitaires ne devaient pas être complétement réunies, je verse une suggestion au débat : pourquoi ne pas couper la poire électorale en deux ?
A savoir, scinder les élections départementales et régionales. Les premières se tiendraient en juin, les secondes à l’automne.

Cela éviterait une double élection qui va forcément générer une très lourde organisation et des brassages humains multiples, lors du vote puis de son dépouillement.

Très concrètement, cela permettrait notamment de diviser par deux les assesseurs, et d’être ainsi en mesure de tous les vacciner d’ici à juin puis l’automne. La confiance des électeurs en serait du même coup renforcée.

Pourquoi tenter le diable ?

Deux scrutins séparés rendraient beaucoup plus aisée une gestion rigoureuse des gestes barrières. Ils allégeraient un double dispositif électoral qui s’annonce complexe à maîtriser.

Au regard de leur caractère de proximité et de leur mode de scrutin, les consultations départementales se prêtent par ailleurs à un certain nombre d’élections au 1er tour, qui allégeront d’autant le dispositif.

Cette réorganisation du calendrier aurait, en outre, le grand mérite de respecter parfaitement le rythme démocratique.

Le mandat des conseillers régionaux, élus en décembre 2015, court encore, pour son plein accomplissement, jusqu’en décembre 2021.

Les conseillers départementaux, en revanche, ont dépassé le terme prévu de leur mandat depuis fin mars. A titre personnel, je ne me satisfais pas d’une prolongation « gratuite » de mon mandat. Pour agir, les élus ont besoin de la légitimité que leur confèrent les urnes.

Départementales en mars, régionales en décembre, c’est le schéma que nous avons connu en 2015. Ces deux consultations en quelques mois n’avaient pas accentué l’abstention ordinaire.

Il n’est pas impossible de concilier les impératifs sanitaires et la vitalité démocratique. En fonction de l’évolution de la situation ces prochaines semaines, nous avons des possibilités de faire
preuve de souplesse.

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