Président du Département des Alpes-Maritimes
Président de la Communauté de Communes Alpes d'Azur
10/03/2021
L'IA, un nouveau monde à apprivoiser

L'IA, un nouveau monde à apprivoiser

C’était il y a un an déjà. Le 10 mars 2020 s’ouvrait à Sophia Antipolis la Maison de l’Intelligence artificielle. La crise sanitaire ne lui a malheureusement, pas permis de connaître l’essor escompté.
Mais j’en reste convaincu : l’Intelligence artificielle va bouleverser nos sociétés. Elle modifiera en profondeur et la vie économique et notre quotidien.

Tout l’enjeu est de la mettre au service de l’Homme. Elle doit lui apporter plus de confort, l’aider à protéger l’essentiel, dont son environnement en premier lieu. Car le risque existe, bien sûr,
de faire de l’IA une machine infernale qui nous échappe et devienne un asservissement de plus. Il ne s’agit pas de verser dans un optimisme béat et sans réserve face à ce progrès.

Par nature, je préfère néanmoins voir le verre à moitié plein. Je suis confiant dans notre capacité à en tirer le meilleur, à la mesure des opportunités sans fin qu’offre l’Intelligence artificielle. Ses déclinaisons apparaissent foisonnantes.

Des déclinaisons prometteuses, déjà

En matière de santé, l’IA a déjà permis de créer des séquences de génome humain entièrement artificielles ou de générer des muscles de substitution. Au service de l’imagerie médicale et des algorithmes, elle permet un dépistage précoce et plus fin de certaines maladies, dont les cancers. Elle constitue aussi un atout pour la télémédecine et l’allongement du maintien à domicile.

En matière d’environnement, elle permet de mieux comprendre, et très vite, les évolutions liées au changement climatique. Et, par exemple, de combattre la disparition des abeilles, de cibler
la lutte contre les famines… L’IA, ce sont également des applications nouvelles pour aider le personnes en situation de handicap, des systèmes domotiques intelligents ou des outils pour contrer
les cyberattaques… Le champ des possibles est sans fin. Dans quantité de secteurs, l’Intelligence artificielle laisse augurer de formidables opportunités de progrès.

Mais pour l’utiliser à bon escient, il importe d’abord d’en saisir les ressorts, les applications et les implications. Comprendre l’IA, la réfléchir, vaudra sésame pour maîtriser et bonifier notre avenir. C’est dans cet esprit que le Département, en lien avec Marco Landi, président du comité d’experts du Smart Deal et trois autres partenaires que sont la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis, la Chambre de commerce et l’Université Côte d’Azur, a donc lancé la Maison de l’Intelligence artificielle.

Une démarche d’acculturation

Notre conviction que l’IA est un vecteur de progrès s’accompagne d’une démarche de précaution et de pédagogie. C’est ainsi que, dès fin 2019, nous avons installé l’Otesia, l’Observatoire des impacts technologiques, économiques et sociétaux de l’IA, pour en mesurer les effets sur l’emploi, l’éducation, la cyberviolence ou encore les applications possibles en matière de santé, pour les personnes âgées en particulier. En parallèle, nous avons aussi lancé le projet Arc-en-ciel, dédié à la sensibilisation des collégiens. Dès que la situation sanitaire le permettra, la Maison de l’Intelligence artificielle sera évidemment rouverte aux visites scolaires.

La MIA de Sophia Antipolis, ce sont quatre maisons en une :
- un parcours initiatique et des ateliers pédagogique pour permettre à tous, jeunes et moins jeunes, de comprendre ce qu’est l’IA,
ses enjeux, ses possibilités, ses bénéfices et ses risques ;
- un lieu de recherche et de projets pour repenser notre territoire ;
- une banque de données et la mise à disposition de moyens pour
les start up travaillant, par exemple, sur les véhicules autonomes ;
- un showroom de projection du numérique à l’échelle maralpine.

Conjuguer nature, authenticité et modernité

L’Intelligence artificielle n’a qu’une vocation, et c’est pour cela que j’y crois : servir l’humain, en le plaçant au cœur de toute réflexion. Désenclaver, briser les solitudes, valoriser les terroirs, lutter contre les intempéries, soigner plus finement, tout cela est dans ses cordes. On peut la considérer comme une pieuvre intrusive, un nouveau deus ex machina qui va nous amputer de nos prérogatives.

De mon enfance montagnarde et buissonnière, le mollet alerte et l’œil toujours aux aguets, je conserve le goût de la nature tout autant que la curiosité de la modernité. Ce serait, je crois, une erreur de vouloir opposer l’Intelligence artificielle au monde authentique. La première doit nourrir le second, au bénéfice des hommes et des territoires. « Artificielle » est d’ailleurs un terme réducteur.
On parle ici d’une intelligence complémentaire au service de l’humain, qu’elle peut épauler dans une infinité de circonstances.

Charge aux élus, dans cette période encore initiatique et balbutiante, d’aider à bien la comprendre, avant d’arbitrer entre ses bonset ses mauvais usages. Le Département entend jouer pleinement
ce rôle d’interface pour amener chacun à apprivoiser l’Intelligence artificielle et la mettre au service d’un avenir maîtrisé, respectueux de l’Homme et de son cadre de vie.

Retour