Pour un sursaut démocratique
Près de 60 % des électeurs du canton de Vence ont accordé, dimanche, leurs suffrages au binôme que je forme avec Anne Sattonnet. Cette belle confiance constitue une appréciable reconnaissance du travail accompli.
Ce 1er tour des élections départementales laisse, cependant, un goût d’inachevé. L’abstention importante, qui nous contraint à un second tour, vient nuancer notre satisfaction.
Le désintérêt des Français pour la chose publique ne date certes pas d’aujourd’hui.
Ce désintérêt est à mes yeux très injuste, au regard du travail accompli par les élus. L’immense majorité d’entre eux sont investis et travailleurs, loin des caricatures sommaires véhiculées par paresse intellectuelle.
Les conseillers départementaux, en particulier, abattent un formidable ouvrage de proximité, indispensable et obscur, sans jamais tirer la couverture médiatique à eux.
Quoi qu’il en soit, l’abstention, qui forcit d’élection en élection, appelle des réponses urgentes.
Elles sont d’ordre technique, d’abord.
Le vote par procuration reste ainsi trop contraignant, trop dissuasif.
Il gagnerait à être simplifié.
De la même façon, les plages de vote pourraient être étendues sur plusieurs jours, comme cela se pratique déjà dans d’autres pays.
Le vote par internet devrait également être développé.
La politique a besoin de vivre avec son temps.
On peut même imaginer rendre le vote obligatoire, dès lors que toutes les conditions seront réunies pour qu’il soit largement facilité.
Préserver le cordon ombilical démocratique
Mais plus que des ajustements pratiques, le désamour électoral
doit être combattu par des réponses démocratiques de fond.
Il faut, absolument, retisser le lien entre les électeurs et les élus.
Le sursaut passera par une pédagogie des prérogatives des collectivités.
Si nombre de Français ne votent plus, c’est souvent par méconnaissance de l’action de leurs élus et de leur influence directe sur leur quotidien.
Il est révélateur que la participation électorale soit, en général,
plus forte dans les zones rurales. Les habitants y sont plus proches
de leurs élus. Ils en mesurent d’autant mieux l’efficacité.
Le sursaut passera, aussi, par une évaluation plus systématique des politiques publiques, pour les infléchir si besoin. Notre culture de l’évaluation reste insuffisante. Nos lois n’ont pas vocation à être gravées dans le marbre.
Elles doivent évoluer, s’ajuster en permanence aux défis du moment.
La pratique du référendum, à bon escient sur des questions majeures, apparaît comme un autre levier pour redonner aux citoyens la confiance indispensable dans ceux qui les gouvernent.
Cette confiance, enfin, ne pourra se rebâtir que sur la base de valeurs claires et identifiables pour chaque parti, à mille lieues des louvoiements politiciens. Concernant ma famille, LR, on voit bien qu’elle n’est jamais aussi forte que lorsqu’elle assume ses idées, sans excès ni compromissions.
La réconciliation entre le peuple et ses représentants est devenue vitale.
Sans cordon ombilical, les élus perdent toute assise démocratique.
Pour administrer un pays, une région, un département, une ville, il n’existe pourtant qu’une seule voie : des hommes et des femmes de bonne volonté qui s’investissent, au nom et en faveur de leurs concitoyens.
Les élus sont tout sauf des nantis. Ils sont les rouages de la démocratie.
Donnons-leur la légitimité pour exercer pleinement leur engagement.