Réaction de Charles Ange Ginésy suite au décès de René GILLY
Le professeur René GILLY, homme de qualité, personnalité emblématique de la vie politique des Alpes-Maritimes, vient de nous quitter : c’est avec une profonde émotion que je lui rends hommage.
Cet homme de conviction, aux grandes qualités humaines, avait fait sienne la devise de l’Ecole de Santé navale où il fit de brillantes études de médecine, "Par les mers, et au-delà des mers, toujours au service de l'homme".
Les valeurs humanistes inculquées par ses parents, la tolérance, l’amour de son prochain, la liberté et la patrie le guidèrent dès son adolescence. Elève au lycée Masséna, il s’engagea en 1942 dans le réseau de jeunes résistants « Jojo ». Chaque année, il était fidèle au rendez-vous de l’hommage rendu à ses camarades fusillés à Saint-Julien-du-Verdon.
Sa carrière hospitalière fut couronnée par l'agrégation de médecine interne puis René réalisa l’un de ses rêves d'enfant en faisant le tour du monde sur le renommé navire militaire « la Jeanne d'Arc » en qualité de médecin-major.
Après avoir occupé différents postes à responsabilités dans des hôpitaux sur le territoire national, il revint en 1976 dans les Alpes-Maritimes pour prendre la direction du Centre hospitalier La Palmosa à Menton. Son expérience, sa compétence et sa rigueur scientifique lui valent d'être sollicité pour enseigner la gérontologie dans la jeune faculté de Médecine de Nice et plus récemment en présidant l’Institut d'Enseignement Supérieur de Travail Social (IESTS).
Il retrouva le village de La Tour, berceau de sa famille, sans hésitation. Les Tourriers lui confièrent, de 1977 à 2008, le poste de 1er magistrat. La Tour, sa commune, dont il aimait conter le caractère forgé par une histoire séculaire et par un héritage culturel particulièrement riche. Par son sens de l'esthétique, son goût pour la culture, son amour du beau, il avait fait de sa commune l'une des plus belles du Haut-Pays.
Sa notoriété de médecin et d’élu était telle que les habitants du canton de Villars-sur-Var lui confièrent, de 1986 à 2011, la mission de les représenter au Conseil général où il succéda au Docteur Robini.
Dès son élection, il s’était attaché à mettre en œuvre une vaste politique d'aménagement et d'unification de ce canton qui s'étalait sur trois vallées : le Var, la Tinée et le Cians.
Au Conseil général, il a assumé, de 1994 à 2011, la vice-présidence pour les affaires sociales, secteur privilégié de nos compétences et de nos obligations légales. Travailleur infatigable, habile négociateur, il s’est consacré avec ardeur et talent à être un précieux guide pour les services de la Direction des Affaires Médicales et Sociales. Alors que les lois de décentralisation avaient confié aux Départements des missions de prévention, de dépistage et d’accompagnement médico-social au bénéfice de l’enfance, de la famille, des personnes âgées, des personnes handicapées et des personnes en difficultés d’insertion sociale, il avait souhaité engager le Département dans une politique ambitieuse.
Volontaire et courageux, il avait défendu avec un bel acharnement et un réel succès le Chemin de fer de Provence qui lui doit sa renaissance.
Son intérêt pour la littérature et la poésie, son inclination pour les "humanités" et les jeux de l'esprit furent de précieux ferments pour la réflexion de l'homme politique qu’il était.
Mon père Charles Ginésy, dont il fut l’un des proches, appréciait particulièrement sa fidélité, son amitié, la fermeté de ses convictions, son indépendance d'esprit mais aussi sa malice, où se mêlaient l'acuité du jugement et l'indulgence du cœur.
Ces derniers mois très affecté par la disparition de son épouse, Marguerite, René GILLY s’était quasiment retiré de la vie publique.
Je tiens à présenter mes condoléances attristées à ses deux filles, Julienne et Françoise, et à leurs familles.
Charles Ange Ginésy
Président du Département des Alpes-Maritimes