Réaction de Charles Ange Ginésy suite au décès de Jean d'Ormesson « Jean d'Ormesson laisse derrière lui une France qui le regrette déjà »
« Jean d’Ormesson était une personnalité exceptionnellement attachante et singulière qui a marqué de son empreinte la vie intellectuelle et publique française. Celui que l’on pensait immortel a rendu son dernier souffle et laisse derrière lui une France qui le regrette déjà.
Brillant, intelligent, espiègle, amoureux de la vie, ardent défenseur de la liberté… Jean d’Ormesson réunissait le meilleur de l'esprit français. Ce savant mélange de charme, de clairvoyance et d’esprit malicieux faisait de lui un être charismatique et attachant que tous les Français portent dans leur cœur.
Il savait transmettre ses passions et ses émotions au travers de notre langue dont il était un fervent amoureux. Il maniait la langue française avec une précision et une élégance qui donnaient à ses articles, à ses chroniques ou à ses livres, une dimension particulièrement appréciée par tous.
Jean d'Ormesson a vécu à Nice durant sa jeunesse en profitant du cadre de vie en faisant ses études, des balades à vélo dans le moyen et le haut pays et des baignades en contrebas de la Promenade des Anglais. Ce grand amoureux de la Méditerranée évoque dans son ouvrage « Chemins d'écrivains » sa passion pour « notre mer ». Il disait d’ailleurs que « Nous sommes inséparables de cette mer. ». Son grand regret aura été de ne pas réaliser son rêve de prendre pendant six mois un bateau et de faire le tour de la Méditerranée.
Auteur émérite d’une quarantaine d’ouvrages, Jean d’Ormesson publie en 1956 son tout premier roman, « l’Amour est un plaisir ». C’est en 1971 que sa carrière littéraire prend son envol avec la parution de son ouvrage La Gloire de l’Empire, récompensé par le Grand Prix de l’Académie française. En 1973, il est élu à l’Académie française. Il avait reçu la récompense suprême de tout écrivain français, être édité dans la collection La Pléiade des éditions Gallimard.
Je garde le souvenir ému d’une lecture de Fanny Cottençon à Valberg, dans le cadre du Festival des Mots organisé par le Département des Alpes-Maritimes, qui devant une salle comble avait conté un passage du dernier livre de Jean d’Ormesson – « Chant d’Espérance » -, un livre très personnel où l’écrivain faisait part de sa stupéfaction face à l’univers, aux origines et à l’avenir de l’Homme.
Éditorialiste et ancien directeur du Figaro (1974-1977), il a été aussi un formidable journaliste, à la plume juste et libre.
Gaulliste convaincu, Jean d'Ormesson était aussi un homme engagé. Proche du pouvoir, il a toujours eu des relations particulières avec les grands hommes politiques de la Vème République.
C’est un grand homme qui va manquer à la France. Sa disparition laisse un grand vide.
J’adresse à son épouse, Françoise Béghin, à sa fille Héloïse d’Ormesson et à ses proches mes plus sincères et attristées condoléances »
Charles Ange Ginésy
Président du Département des Alpes-Maritimes