Alpes d'Azur – Un débat d'orientation budgétaire pour assurer l'avenir de l'intercommunalité
Au cours de la dernière réunion du conseil communautaire d'Alpes d'Azur à Puget-Théniers, le président Charles Ange Ginésy a déroulé un discours réaliste sur l'avenir de la seule communauté de communes 100% rurale du département. Un avenir que Charles Ange Ginésy souhaite serein et pérenne, malgré les grosses difficultés qui s'annoncent.
Alpes d’Azur, intercommunalité regroupant de petits villages ruraux, de montagne, sans aucun rattachement à un grand centre urbain et donc sans moyens financiers. Des dotations d’Etat qui baissent toujours plus. « Cette année, les dotations pour les intercommunalités s’effondrent de 75% », précise Charles Ange Ginésy. Réduction des dépenses, budgets de plus en plus serrés, contraints, dette maîtrisée, réduction de la masse salariale, mise à disposition du personnel du Département pour compenser le manque d’agents intercommunaux, sans oublier la décision prise dans la douleur, l’an passé, d’augmenter la fiscalité. En dressant ce tableau, sans toutefois baisser les bras, bien au contraire, Charles Ange Ginésy a annoncé la couleur aux représentants des communes d’Alpes d’Azur, à savoir trouver une solution pour que vive le territoire.
« Le débat d’orientation budgétaire est un exercice permettant de me projeter dans l’année qui vient et d’aborder la politique que je compte mener, a déclaré Charles Ange Ginésy, et je souhaite soutenir un programme d’investissement fort pour Alpes d’Azur, notamment sur les écoles ou le tri des déchets, je veux maintenir notre niveau de services et nos engagements ». Autre grand axe politique : l’aménagement du numérique, grâce au soutien du Département des Alpes-Maritimes, au travers du schéma départemental d’aménagement du numérique qui permettra au territoire de poursuivre son développement en matière de télé-travail, télé-médecine, dans le scolaire, … « Nous avons le soutien sans faille du conseil départemental, c’était une volonté d’Eric Ciotti, que je poursuis, et ce, malgré l’avis de la cour départementale des comptes qui met à l’index notre solidarité vis-à-vis des communes ».
Toujours pour permettre de réduire les coûts d’Alpes d’Azur, et pour faire face au transfert d’une nouvelle compétence, celle de l’eau et de l’assainissement, aux intercommunalités, un syndicat mixte de protection de l’eau a été constitué avec le Département : le SMIAGE, « un établissement public de bassin qui réunit les richesses des communautés d’agglomération pour permettre aux intercommunalités les plus pauvres de bénéficier de subventions », a indiqué Charles Ange Ginésy.
Cependant, malgré l’aide du Département, le président d’Alpes d’Azur a proposé de mettre en œuvre la FPU (Fiscalité Professionnelle Unique) « qui est déjà mise en œuvre partout ailleurs dans le département ». « La FPU permettrait de récupérer l’ancienne taxe professionnelle et nous amènerait quelques 200 000€, sur le grand principe que les produits de la fiscalité professionnelle seraient perçus par Alpes d’Azur », a expliqué le président. Ce choix peut nous amener à quelque chose de bon, mais je ne peux vous garantir si ce sera durable, a renchéri le président, soulignant que les 3 communes les plus impactées seraient Puget-Théniers, Péone et Guillaumes.
Charles Ange Ginésy a ainsi proposé le principe du passage à la FPU, argumentant : « si nous ne faisons pas ce choix, il faudra se résoudre à abandonner des compétences, comme la scolarité qui coûte cher, ou se greffer à une autre intercommunalité, peut-être la métropole, pour certaines communes, où nous serions contraints de passer à la FPU de toute façon ».